Le mur de la honte de Petit-Couronne

6 juin 2017

Découvertes, Insolite

Suite à la fermeture de la plateforme des blogs de L’Obs, voici la copie d’un post d’octobre 2016 :

Le 24 octobre 2016 à 18h32

Petit-Couronne : Le mur de la honte

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HISTOIRE LOCALE. L’histoire de Petit-Couronne, commune située au sud de Rouen (Seine-Maritime) et placée par conséquent au coeur de la Métropole Rouen Normandie, s’est trouvée liée dans le courant du XXe Siècle à la raffinerie Shell, devenue dans ses dernières années d’existence, Petroplus.Si la raffinerie possède elle-même son histoire en tant qu’entreprise, son parcours à travers les années s’est trouvé à un moment donné, de par certains choix, davantage lié à la zone comprenant le village historique, avec la construction du mur de la gare routière.
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Une honte façon mur de Berlin
Pour permettre la construction, et surtout le développement de la raffinerie Shell Française sur la commune de Petit-Couronne, ont été détruits, le long de la départementale D3, en allant vers Grand-Couronne, un château et plusieurs belles propriétés. Selon les anciens, elles donnaient à la commune un air de ville à la campagne cher à Alphonse Allais et, en tout état de cause, devaient permettre la vue d’un environnement plus proche de celui qu’avait connu Pierre Corneille, dont la maison de campagne subsiste heureusement toujours (avec probablement un peu de pétrole dans le sous-sol aussi) que celui des bacs de stockage de carburant qui furent édifiés ultérieurement.A la fin des années 60, début des années 70 (*) la réalisation de la gare routière vint en quelque sorte toucher les catégories sociales plus modestes. La gare routière était, et bien que fermée est toujours, une station de remplissage des camions citernes qui délivrent le précieux carburant dans les stations-service. Pour se faire, il fut décidé d’exproprier purement et simplement les habitants du bas de la partie historique de Petit-Couronne, et de détruire leurs maisons.20161022_125009Un quartier transformé

Le cadre de vie des riverains fut transformé. Les expropriés partirent, et le mur, de 280 m de long sur 3 m de hauteur (**), coupa les terrains de certains habitants, ne leur laissant parfois plus d’ensoleillement. Hormis les inconvénients liés la présence immédiate des odeurs de carburant et des poids-lourds, ce fut surtout la perte de l’accès direct à la Seine qui porta préjudice aux couronnais.

La construction du mur entraîna la suppression de la rue du passage d’eau. Et en effet, à Petit-Couronne, l’histoire locale est autant liée au passage d’eau qu’à Pierre Corneille ou à la Shell. Pour certains la nécessité d’accéder directement au passage d’eau était vitale. Et puis il s’agissait d’une sorte de droit coutumier. De la perte d’un droit de passage en quelque sorte.

Par l’intermédiaire de la gare routière, la raffinerie est venue s’inclure, elle est venue s’insérer dans la ville de Petit-Couronne. Plusieurs années après la fin de l’exploitation de raffinage le mur est toujours là. Symbole du passé, il ne peut représenter l’avenir.

(A suivre)

(*) Basé sur les souvenirs personnels (**) Données approximatives Google Maps

Photos florentb : Le mur de profil, photo prise le 18/10/2010 au moment des mouvements sociaux qui ont conduit au blocage des dépôts de carburant. Photos de l’impasse prises le 22/10/2016, soit 6 ans plus tard.

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À propos de Rouen 7 Normandie

Pages animées par Florent B, rédacteur, reporter. Présent en ligne depuis 2010.

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